[Colloque] Vertiges de la Préhistoire : fabrique, formes, interprétations

Colloque international organisé par Chloé Morille (POLEN)

Le colloque se tiendra dans trois lieux différents du centre-ville d’Orléans :

• à l’Hôtel Dupanloup (1 rue Dupanloup) le mardi 14 mai
• au Cinéma Les Carmes (7 rue des Carmes) pour la soirée du 14 mai (18h-20h)
• au Mobe (Muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement, 6 Rue Marcel Proust) le mercredi 15 mai

À la fois nébuleuse et merveilleuse, problématique dans sa définition et son bornage chronologique, mais investie d’une forte charge émotionnelle dans les imaginaires tout en recouvrant d’importants enjeux patrimoniaux, économiques et touristiques, la préhistoire a révolutionné à plusieurs reprises le champ des savoirs constitués et mis sens dessus dessous l’histoire des représentations et des sensibilités depuis son invention dans la deuxième moitié du XIX^e siècle.

Ce colloque interdisciplinaire partira de la sensation vertigineuse – trouble physique autant que métaphysique – pour envisager les formes d’appropriations de la préhistoire, les métaphores qui s’en saisissent (miracle, nuit des temps, abîmes…) et le sens que l’on peut attribuer aux vestiges archéologiques qui nous sont parvenus. Il s’agira de cartographier les diverses manifestations du vertige préhistorique dans les arts, les lettres et les sciences et d’expliciter le contenu de cet affect vertigineux qui ne cesse de nimber d’une aura mystérieuse notre approche du passé profond.

Si le vertige s’exprime par des « états et moments d’exception où l’ego, se risquant à la perte de maîtrise, au déséquilibre et au doute, voit la conscience qu’il a de lui-même et du monde bouleversée¹ », on se demandera ce que la confrontation avec la préhistoire ébranle en nous, tant à l’échelle individuelle que collective.

Le colloque réunissant des spécialistes de différentes disciplines (philosophie, littératures, archéologie préhistorique, histoire de l’art…) ainsi que des artistes envisagera la construction historique de cette appréhension vertigineuse du passé, les enjeux d’une approche émotive de la préhistoire, ainsi que les distorsions impliquées par l’éloignement cognitif et temporel avec lequel nous abordons ces « 98 % de la trajectoire de l’humanité² ».

Seront présentés des vestiges préhistoriques étonnants qui nous invitent à reconfigurer nos imaginaires et seuils d’humanité ainsi que des œuvres d’après la préhistoire qui témoignent de leur impression épiphanique ou de leur franche désorientation face à l’altérité préhistorique, mais qui tentent également de mettre en forme les échelles de temps démesurées que la préhistoire met en jeu.

Plusieurs communications porteront enfin sur un lieu bien spécifique incarnant métonymiquement la préhistoire : la grotte ornée, autant pour démêler les fantasmes associés à cet espace où se conjuguent les contraires (entre obscurité et éblouissement, minéralité et organicité, familiarité et étrangeté…), que pour restituer les dernières données scientifiques disponibles sur le fonctionnement des environnements caverneux (grotte Chauvet et grotte de Lascaux principalement) qui permettent de mieux comprendre les dispositifs pariétaux qu’ils abritent et que conçurent les humains du paléolithique récent.

¹ Michael Jakob, Leçons de vertige. Dans les failles de la subjectivité, Genève, MétisPresses, 2023, p. 9.
² Jean Guilaine, « Incertitudes frontalières : archéologie, préhistoire, protohistoire, histoire », dans Préhistoire. Nouvelles frontières, Jean-Michel Geneste, Philippe Grosos et Boris Valentin (dir.), Ed. Maison des sciences de l’homme, 2023, p. 56.

Programme

• Journée du 14 mai
  Centre International Universitaire pour la Recherche –  Hôtel Dupanloup – 1 rue Dupanloup, 45000 Orléans
• Soirée du 14 mai (18h-20h) – Diptyque autour de  la grotte Chauvet
  Cinéma Les Carmes – 7 rue des Carmes, 45000 Orléans
• Journée du 15 mai
  Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement (MOBE) – 6 rue Marcel Proust, 45000 Orléans

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