La discrimination ethno-raciale dans la corporation des Avocat.es

La recherche porte sur la manière dont les rapports sociaux ethno-raciaux participent à la division sociale d’une corporation professionnelle, celle des avocats. Si la formation et la réussite à l’examen donnent à tous le même accès à la profession, elles ne préjugent pas des modalités d’exercice ensuite, des potentielles tensions relatives aux discriminations, ni aux formes de rejet de certains par les pairs. La méthodologie, d’ordre qualitative, est basée sur des observations longues en audience et des entretiens avec des avocats afin de comprendre le ressenti des discriminations. Si l’étude des discriminations est un phénomène étudiée en sociologie ces vingt dernières années, les professions libérales restent dépourvues de recherche à ce sujet. Ce travail inédit permet de pointer du doigt une analyse des relations professionnelles qu’on pense exempt de ces questions qui ne devraient pas traverser le corps des professionnelles du droit. En m’appuyant sur différentes échelles utilisées en sciences sociales, ce projet donne la possibilité de saisir l’ampleur des discriminations ethno-raciales sur la scène de la Justice en France. L’échelle micro permet d’inscrire l’avocat dans ces choix de carrière, matière et mode d’exercice, l’échelle méso dans une localisation précise, un barreau et un ordre professionnel, l’échelle macro, quant à elle, positionne l’avocat dans une Institution professionnelle nationale, maitresse (ou non) de ces questions de discriminations.