L’objet de l’exposition : l’architecture exposée

Date : 03/05/2013
Lieu : Tours, Université François Rabelais
Réponse attendue avant le :  31/03/2013

« L’objet de l’exposition » porte une réflexion sur l’exposition comprise en tant qu’objet d’étude à part entière. Chaque année, le séminaire se propose d’aborder ce vaste champ de recherche à travers le choix d’une thématique particulière, reprise lors d’une journée d’étude qui clôture le cycle. Après le « cinéma exposé » en 2011/12, c’est «l’architecture exposée » qui est étudiée cette année, en partenariat avec le Fonds Régional d’Art Contemporain de la région Centre et le Centre de Création Contemporaine de Tours.

L’exposition d’architecture apparaît dès la Renaissance avec la création du premier musée consacré aux maquettes au Vatican. Ce jalon initial inaugure une réflexion sur cette pratique qui se poursuit, en France, dès le XVIIIème siècle avec l’ouverture du musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir (1795). Aujourd’hui, des institutions spécialisées telles que le Deutsches Architekturmuseum de Francfort ou le FRAC Centre existent toujours. Il faut également compter avec les collections que des institutions plus généralistes ont développées à ce sujet, comme le MoMA ou le Centre Pompidou. Cette histoire, déjà longue, met en lumière la permanence de l’exposition d’architecture ainsi que la diversité des institutions qui se sont emparées de cette pratique et qui se confrontent à la difficulté de sa mise en oeuvre.

En effet, l’architecture s’expose à la fois sous sa forme d’objet construit et par l’intermédiaire de plusieurs modes de représentations tels que le dessin, la maquette, la photographie, le texte, le catalogue d’exposition, la scénographie, le multimédia… Cette diversité de supports se traduit par un riche éventail de solutions quant à leur mise en valeur aux yeux du grand public, souvent peu initié à cette vision de l’architecture. Ainsi, que le parti pris d’exposition soit historique, monographique ou conceptuel, il engendre un déplacement dans notre conception de l’objet qui, de prospectif, tend souvent à devenir une oeuvre pouvant se suffire à elle-même. Le document d’étude change alors de statut par son introduction dans l’espace d’exposition.

Il en va de même avec l’architecte qui, à l’âge de la communication généralisée, ne semble plus pouvoir concevoir un projet sans devoir prendre en compte le besoin de visibilité de notre société. Après la revue spécialisée, on peut se demander si le musée, la galerie et le centre d’art ne lui permettent pas d’accéder à une reconnaissance nouvelle.

En effet, les étapes composant la conception d’un projet réalisable ou expérimental pouvant se matérialiser en objets esthétiques, l’architecture exposée peut être considérée comme une démarche qui s’apparente à celle des artistes. Ces derniers étant toujours plus nombreux à travailler (sur) l’architecture et, d’une certaine façon, à contribuer à son exposition, cette situation donne lieu à un véritable effacement des frontières entre les pratiques. A partir de ces constats, on peut donc légitimement s’interroger sur la possibilité même de l’exposition d’architecture.

Cette journée d’étude sera l’occasion de revenir sur ces différentes questions, en laissant place à tous les points de vue à même d’éclairer la pratique de l’exposition d’architecture et ainsi favoriser une approche pluridisciplinaire et diachronique de cet objet d’étude. Suivant les réflexions menées dans le séminaire, plusieurs axes privilégiés permettent d’orienter les contributions à venir sans toutefois exclure de fait d’autres sujets qui concerneraient le thème abordé lors de cette journée :
– Historique, monographique, conceptuelle, … : quels types d’exposition pour quels enjeux ?
– De la table d’architecte à l’espace d’exposition : quels déplacements s’opèrent ?
– Contenant, contenu, scénographie : où situer l’architecture dans l’exposition ?
– L’artiste comme révélateur de l’architecture.
– L’architecture s’expose dans la ville, le bâti disparaît dans l’exposition : existe-t-il réellement des expositions d’architecture ?

Date limite pour le dépôt des propositions : 31 mars 2013

Conditions de soumission :
Les propositions (titre et résumé de 3000 signes maximum), accompagnées d’une brève présentation des recherches de l’auteur (préciser l’université ou l’organisme de rattachement), doivent être envoyées à : l-architecture-exposee@ensa-bourges.fr
Les réponses seront données la première semaine du mois d’avril. Les frais de déplacement pourront être pris en charge par les structures organisatrices.
InTRu – Université François-Rabelais de Tours
École Nationale Supérieure d’Art de Bourges

Organisation :
Enseignants :
Frédéric Herbin (InTRu – Université François Rabelais de Tours)
Hervé Trioreau (École Nationale Supérieure d’Art de Bourges)

Étudiants de l’option médiation culturelle et pratiques curatoriales de l’Université de Tours
Émilie Chrétien, Fiona Lefrère, Margaux Olivieri, Cyndie Riou-Tuillier, Claire Tahhane.

Étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges
Tiphaine Calmettes, Nathan Cheriki, Solène Chesnais, Marine Feuillerat, Marguerite Pierronnet, Christèle Selliez-Vandernotte, Jérôme Valton.

Lieu : Université François-Rabelais de Tours