[Journée d’études] Voisinage, voisiner (4)

Date : 04/05/2016
Lieu : université François-Rabelais / site Tanneurs, Extension salle 11


Lors d’une conférence prononcée le 14 mars 1967, au cours de laquelle il présente plusieurs pistes de sa réflexion sur la construction historique et politique de l’espace, Michel Foucault formule l’hypothèse que l’espace, à l’époque contemporaine, est pensé sous la catégorie de l’emplacement « défini par les relations de voisinage entre points ou éléments » et de manière problématique. Il le dit de manière encore plus concrète : « ce n’est pas simplement la question est de savoir si il y aura assez de place pour l’homme dans le monde – problème qui est après tout bien important –, c’est aussi le problème de savoir quelles relations de voisinage, quel type de stockage, de circulation, de repérage, de classement des éléments humains, doivent être retenus »[1].

De fait, dans les archives, c’est surtout la dimension conflictuelle et problématique du voisinage qui transparaît souvent : problèmes de mitoyenneté, définition de troubles de voisinage, conflits d’usages et d’espaces entre voisins bien souvent plus « subis » que choisis, transformations fantasmatiques ou non du voisin en monstre, construction d’une politique européenne de voisinage… Les exemples ne manquent pas. Ici, nous privilégierons les situations de crises ou de potentielles tensions pour voir quel rôle joue le voisinage : créateur de tensions, facilitateur d’arrangements, protecteur ou premier agresseur ?

[1] Michel Foucault, « Des espaces autres », Dit et écrits, éditions Gallimard et republié dans la revue Empan, n°54, 2004/2, p. 13.

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