[Journée d’étude] Musiques arabes et orientales en France : espaces, lieux, publics

Date : 13/04/2023
Lieu : MSH Val de Loire, Salle 147 - Tours


Organisation : Talia Bachir-Loopuyt (ICD/CNRS-Passages-ARI) Avec le soutien d’ICD-EA6297, de CITERES-Emam (UMR 7324 CNRS), de l’UFR Arts et Sciences Humaines et de la DRAC Centre-Val de Loire

Cette journée d’étude interroge la présence de répertoires et pratiques musicales du Maghreb, du Proche-Orient et de l’ancien Empire Ottoman dans l’espace culturel français depuis les années 1980. L’horizon est large, englobant des démarches de création qui ont pu émerger sur diverses scènes (musiques du monde, musique ancienne, musique contemporaine, jazz, musiques actuelles…), des dynamiques d’institutionnalisation amorcées dans différents secteurs (conservatoires, musées, réseaux diplomatiques, municipalités…) aussi bien que des pratiques existant en marge de ces institutions, dans les associations diasporiques, les lieux de culte ou des réseaux militants. Le fait de porter l’attention à des genres et répertoires multiples, désignés par des appellations mouvantes (musiques « arabes », « orientales », de « l’aire du maqam », de la « civilisation islamique ») et appréhendés selon des échelles et critères variables (du Maghreb ou du Proche-Orient ; d’Algérie, de Kabylie, d’Oran ; arabes, berbères ; musulmanes, juives etc. ) permettra de faire apparaître des phénomènes de différenciation aussi bien que de contacts au sein de ce que l’on peut appeler, en reprenant une expression de Jocelyne Dakhlia, une « culture nébuleuse » : une « configuration mouvante », qui « doit être traitée comme telle par le chercheur, avec ses modalités d’inclusions et de déplacements, ses variations d’échelles ».

Face à un si large champ de pratiques, l’enjeu ne peut être l’exhaustivité. Il s’agira plutôt de croiser différents regards sur quelques cas (trajectoires de musicien.ne.s, événements, espaces et lieux de diffusion…) permettant d’interroger les conditions de visibilité ou d’audibilité de ces répertoires dans l’espace français : quelles musiques ou pratiques sonores sont audibles, dans quels espaces et lieux, pour quels publics ? On s’interrogera sur les déplacements, les traductions et éventuels malentendus qui accompagnent le transfert d’un répertoire vers de nouveaux contextes ou publics. Cette journée pourra aussi être l’occasion de revisiter la question de l’orientalisme dans le champ musical et d’appréhender ses contours spécifiques dans le contexte français. Pour traiter ces enjeux au croisement des études sur les arts et des sciences sociales, des spécialistes de différentes disciplines (ethnomusicologie, histoire, sociologie, littératures…) entreront en dialogue avec des artistes et opérateurs culturels.

Informations et programme