[Cycle de séminaires RÉMÉLICE]

Cheikh Nguirane universités de Poitiers et d’Orléans
« Le panafricanisme contemporain : les nouveaux mouvements noirs aux États-Unis et en Grande-Bretagne (1980-2000) »
À la suite du tournant politique des années 1980 – la politique d’indifférence à la couleur de l’administration Reagan, la croisade contre l’État-providence entreprise sous le gouvernement de Margaret Thatcher –, de nouveaux mouvements noirs aux revendications plus poussées ont émergé au sein des diasporas noires aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Les luttes de ces mouvements sont orientées vers une démarche émancipatrice plutôt qu’intégrationniste, puisqu’à leurs yeux les politiques sur l’égalité raciale dans leurs pays respectifs ont montré leurs limites. Un domaine particulier où se manifestent les revendications enclenchées par ces mouvements noirs concerne l’éducation, en particulier la question de l’introduction de l’histoire et de la culture des peuples noirs dans les programmes scolaires. Ces dynamiques reposent sur une réforme profonde des systèmes éducatifs – une réforme qui va au-delà du multiculturalisme en s’attaquant aux formes subtiles du racisme et au maintien du pouvoir au sein des institutions éducatives.
Sans entrer dans les méandres de l’histoire complexe du panafricanisme, cette communication mettra d’abord l’accent sur le tournant politique des années 1980 qui semble avoir provoqué le retour de la question raciale dans les pays respectifs, ensuite sur les nouvelles formes de mobilisation auxquelles les diasporas noires aux États-Unis et en Grande-Bretagne ont recours à partir de cette période.

Karin Fischer université d’Orléans
« Exploitations politiques et identitaires d’un certain discours de la diversité culturelle : études de cas sud- et nord-irlandaises et éléments d’analyse et de réponse conceptuels »
A partir d’un aperçu des cas contemporains de l’Irlande du Nord (discours des « traditions culturelles » et maintien du statu quo sociopolitique) et de la République d’Irlande (ou la diversité culturelle comme paravent permettant de réaffirmer une identité dominante et d’ignorer les inégalités), il s’agira d’un côté de proposer une courte exploration des usages politiques qui ont pu être faits d’une certaine conception de la culture et de l’identité (notamment dans le domaine des politiques éducatives), et de l’autre côté de présenter en miroir les réflexions d’auteurs qui interrogent ces conceptions et cherchent à développer des alternatives autour du rapport complexe entre identité, culture et égalité dans une perspective à la fois individuelle, sociale et citoyenne, voire universelle, de Brian Barry et Anne Phillips dans le contexte des îles dites Britanniques à Edouard Glissant et Armatya Sen, en passant par Edward Saïd et Zigmunt Bauman notamment.

Plus d’information et le programme des séminaires RÉMÉLICE ici