[Colloque] Les partenariats des puissances économiques en Afrique

Date : Du 09/12/2021 au 10/12/2021
Lieu : Université de Tours - Faculté de droit, économie, sciences sociales - Bât B, Amphi E
Réponse attendue avant le :  03/12/2021

Au cours du XIXème siècle et lors de la première partie du XXème siècle, l’Afrique a été l’objet d’un Yalta colonial entre les grandes puissances (Congrès de Berlin, 15 novembre 1884-26 février 1885) prélude à sa colonisation et plus tard est devenue un terrain privilégié d’affrontement et de compétition Est-Ouest. Comme par le passé, l’Afrique demeure au centre des préoccupations des grandes puissances économiques.

La fin du siècle dernier et le début du XXIème sont marqués par des grands bouleversements mondiaux (économiques, politiques, écologiques, sociaux, etc.), avec un pivotement des échanges mondiaux vers l’Asie-Pacifique. En effet, avec les échecs de l’OMC à libéraliser les échanges économiques mondiaux, les grandes puissances économiques ont choisi de développer des zones de libre-échange plus particulièrement en Asie-Pacifique. Elles ont cherché à constituer et à renforcer des pôles régionaux (UE-Asie-Pacifique, Asie-Pacifique avec trois sous-groupes, le premier mené par le Japon (Accord de Partenariat Transpacifique Global et Progressiste), le deuxième par la Chine (Regional Comprehensive Economic Partnership) et le troisième par les États-Unis (Accord Canada Etats-Unis Mexique).

Parallèlement, l’Afrique émerge de plus en plus comme un second pivot pour les grandes puissances économiques en ce début du siècle. Oublié, le continent, un marché de plus de 1,3 milliards de consommateurs et des richesses énormes et multiples, redevient un enjeu majeur pour les grandes puissances économiques. En réalité le continent africain est devenu le terrain d’une guerre d’influence sans précédent entre l’Union européenne, la Chine, les États-Unis, l’ASEAN, la Russie, le Japon et la Turquie.

Toutefois, l’Union européenne demeure le premier investisseur en Afrique avec 222 milliards d’euros devant les États-Unis (42 milliards) et la Chine (38 milliards). En 2018, les échanges entre l’Union européenne et l’Afrique se sont élevés à 235 milliards, soit 32% des échanges totaux de l’Afrique. C’est dans ce contexte que la Commission européenne a jeté les bases d’une nouvelle «stratégie globale avec l’Afrique» (JOIN (2020) 4 final) en vue de la faire approuver par les partenaires africains.

L’importance stratégique de l’Afrique, de ses richesses minières et pétrolières et les perspectives de son développement, font de ce continent un marché prometteur, un nouvel Eldorado, pour les autres puissances dont la Chine, deuxième puissance économique mondiale. Celle-ci a tissé en effet, telle une toile d’araignée, tout un réseau d’accords commerciaux et d’investissements avec les pays africains et a institué à cet égard un Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FCSA). 17 traités bilatéraux d’investissements conclus avec des pays africains seraient, actuellement appliqués et en 1992 la Chine a signé la convention du CIRDI.

Les États-Unis, autre grande puissance, n’entend pas abandonner l’Afrique à ses concurrents. Dès 2000, ils ont adopté L’African Growth and Opportunity Act (AGOA) permettant, sous conditions, l’accès libre en franchise de douane et sans contingent au marché américain de certains produits africains. Cet Acte est concrétisé par des accords commerciaux et d’investissements avec les pays africains et un accord de libre-échange avec le Maroc, le premier du genre des États-Unis avec un pays africain, entré en vigueur en janvier 2006.
Le Japon, puissance économique concurrente de la Chine en Asie, s’ouvre lui aussi à l’Afrique et entend développer son dialogue avec les États africains au sein de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), tout en accélérant le rythme de ses échanges et investissements en Afrique en s’appuyant sur ses entreprises.
La même stratégie est poursuivie par les États membres de l’ASEAN qui cherchent à développer leurs échanges avec l’Afrique.

Toute la problématique est donc de savoir comment s’organisent ces différents pôles en Afrique ? Comment s’articulent les stratégies africaines de ces grandes puissances ? Concurrence, complémentarité, substitution ? Ces relations en anneaux qui se croisent, s’entrecoupent, ne peuvent évidemment se comprendre sans une analyse des stratégies des partenaires et des contenus des accords de partenariat (commerciaux et d’investissements) liant ces puissances aux pays africains.

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