[Journée d’étude] Les ruptures en politique à l’époque contemporaine : Trajectoires, stratégies, acteurs.

Date : 22/10/2025
Lieu : Université d'Orléans - UFR LLSH - Amphithéâtre Genevoix


Journée d’études des jeunes chercheuses et chercheurs de la SFHPo.

L’actualité illustre l’importance des phénomènes de rupture dans la vie politique. Alors que les césures politiques majeures (changements de régime, mouvements de contestations…) ont été l’objet de nombreuses études, celles intervenant au sein des familles politiques ont été moins traitées, laissant des problématiques à explorer. L’enjeu de cette journée est de s’intéresser aux ruptures intervenant au sein des partis/mouvements politiques afin d’apporter un éclairage sur leur fonctionnement interne et en particulier sur l’amplitude d’action des acteurs ou des groupements d’acteurs.

La rupture renvoie à des situations diverses, allant des querelles de personnes aux prolongements limités à des scissions modifiant durablement l’échiquier politique. Comme elle constitue un moment extraordinaire dans la vie des familles politiques, dans la mesure où elle sort du fonctionnement prévu, elle se traduit par des comportements particuliers qui mettent en jeu, voire révèlent, certains mécanismes. La rupture peut engendrer des reconfigurations partisanes rapides, qui affectent tout le champ politique et précipitent des mutations ; elles peuvent aussi être des échecs, dont il s’agit d’analyser les causes.

Le premier axe porte sur le rôle des acteurs dans les ruptures politiques. Leur place dans la conduite des événements a été relativisée par la prise en compte d’autres facteurs (économiques, sociaux…), ouvrant des débats sur leur rôle effectif. La question des ruptures offre une occasion d’approcher au plus près les stratégies individuelles et leur influence. Elles constituent un moment charnière, où chacun, en fonction de facteurs qui lui sont propres, doit se positionner, de façon souvent définitive, mettant parfois en jeu des décennies de relations et d’un engagement total. Les acteurs qui disposent déjà d’un capital symbolique et militant le mobilisent dans un rapport de force avec les structures auxquelles ils appartenaient.

Aussi s’agit-il également de mieux comprendre ce qui motive les choix poussant à la rupture. Les divergences idéologiques peuvent en constituer un premier : elles mobilisent l’expérience, les représentations forgées au fil de la trajectoire des militants. Ces divergences sont fréquemment couplées à des stratégies personnelles. La préparation d’une échéance électorale, ou d’une consultation interne à un groupement, ou une situation de crise politique, sont des contextes propices aux divisions. L’ambition personnelle peut alors jouer un grand rôle dans les prises de décision. Il s’agit en somme de se demander si ces ruptures offrent aux individus les moyens de conforter leur position et de peser dans les événements.

Cette journée sera également l’occasion de contextualiser ces choix individuels et collectifs en étudiant les structures partisanes dans lesquelles ils se produisent.  Si les ruptures peuvent résulter d’une volonté du militant ou du groupe, elles peuvent tout autant être subies. Elles sont l’aboutissement d’un jeu complexe entre les acteurs politiques et leur structure d’appartenance : se placer en décalage par rapport à la structure pour éviter d’en porter la responsabilité, subir une position de minorité qui pousse à la séparation, etc. Les ruptures partisanes offrent alors un prisme pour éclairer les réseaux au sein des groupements, les rapports d’influence et interrelations, et, plus largement, le positionnement de chacun à l’égard des scissions. Elles se déroulent différemment selon la composition, l’organisation (partis, plateformes électorales, mouvements de jeunesse, etc.), l’implantation territoriale et la culture politique des formations concernées.

Enfin, la réception médiatique des scissions est un objet d’étude en soi, qui permet de questionner la représentation des élus par la société, ce qui est l’occasion de s’interroger sur l’influence qui leur est accordée. Enfin, l’arbitrage suprême de l’électorat est au cœur de cette approche, ce qui peut témoigner de l’attachement ou du rejet des individus par l’électorat au-delà des choix partisans.

Programme

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Comité d’organisation :

  • Louise-Marie de Busschère (Université de Montpellier Paul-Valéry, CRISES)
  • Clément Ferrier (Université Bordeaux Montaigne, CEMMC)
  • Antoine Fournier (Université de Picardie-Jules Verne, CHSSC)
  • Marc-Olivier Lacroix (Université d’Orléans, POLEN)
  • Martin Lefranc (Université d’Orléans, POLEN)
  • Mattieu Manceau (Université de Poitiers, CRIHAM)

Précisions pratiques : l’UFR LLSH se situe à 30 minutes de la Gare d’Orléans et 40 minutes de la Gare des Aubrais avec le Tram A. Des travaux sur les lignes ferroviaires peuvent poser problème au mois d’octobre, n’hésitez pas à nous contacter : rupturesenpolitique@gmail.com