
- Autrices : Sarah PORCHERON et Anna KRYKUN
- Éditeur : Cahiers d’Histoire Culturelle
- Laboratoire : ICD
- Date de publication : 2024
Dans le sillage des travaux du groupe de recherches «Traduction dans l’Histoire» (TraHis) à l’Université de Tours, ce numéro des Cahiers d’histoire culturelle s’intéresse à l’évolution des pratiques de la traduction, comprise en tant qu’appropriation et transmission de la culture de l’Autre, face aux défis de la mondialisation, des flux informationnels et de l’éloignement des centres de prise de décision en matière de politique éditoriale. Dans le contexte d’un monde globalisé marqué par l’interculturalité, l’intensification des échanges économiques, l’accélération d’opérations de publication et l’essor du numérique, comment la traduction se confronte-t-elle à ces transformations majeures? Le présent volume entend apporter quelques éléments de réponse en se concentrant sur trois aspects clés: le rapport entre la traduction et l’économie de la traduction; l’individualisation des usages de la langue et l’altération de la norme linguistique dans les textes traduits; l’accélération des rythmes éditoriaux et les nouvelles temporalités de la traduction.
L’ouvrage explore d’abord la manière dont les petits pays et les économies en voie de développement tentent de rester concurrentiels sur le marché mondial de la traduction et de résister à une relégation au rang de langues et cultures MoDIMEs. On démontre ensuite comment la légitimation des variantes nationales d’une langue, de même que la généralisation de l’écriture oralisée, représentative d’usages sociolectaux ou idiolectaux, peuvent contribuer à un dialogue transculturel. La réflexion se conclut en examinant l’incidence de la survalorisation du neuf, de l’actuel et du retentissant, caractéristique du paysage médiatique mondialisé, sur la diversité des livres traduits et sur l’exigence de qualité de traduction.