[Séminaire PLCSL] L’atelier d’écriture-réécriture créative pour “réfléchir” l’écriture

Date : 13/12/2017
Lieu : Amphithéâtre de l'IRD, Orléans de 14h à 16h


​Un atelier d’écriture-réécriture créative dans deux filières universitaires non littéraires pour « réfléchir » l’écriture. Enjeux épistémologiques, didactiques et éthiques.

Résumé :
“Mon exposé portera sur deux expérimentations menées à l’université d’Orléans dans des filières non littéraires : la première, initiée il y a vingt ans à l’IUT, avec de futurs informaticiens et la seconde menée avec des étudiants du master Linguistique et didactique pendant cinq ans. Dans les deux cursus, il s’agissait de proposer un enseignement de l’écriture qui ne soit pas centré seulement sur la maitrise de savoirs et savoir-faire linguistiques et graphiques et/ou de codes académiques, et de développer, chez les étudiants, des compétences transférables dans des situations d’écriture universitaires et professionnelles : écriture de spécialité et préprofessionnelle
à l’IUT ; acculturation à l’écriture de recherche et formation en didactique de l’écriture en master.
Le choix a été fait, dans les deux cas, d’expérimenter un dispositif articulé autour d’un atelier d’écriture-réécriture créative, complété par des outils visant un retour réflexif sur l’expérience et les écrits produits.
Trois ancrages théoriques fondent ce choix : une conception de la compétence scripturale qui intègre le rapport à l’écriture et insiste sur la fonction épistémique de l’écriture ; une vision de l’écriture comme processus apportée par la génétique textuelle ; les travaux sur l’intérêt didactique du modèle de l’atelier de loisir. C’est à la lumière de ces ancrages et de l’analyse de données recueillies à l’IUT (2002-2016) et en master (2009-2013) que je présenterai les enjeux épistémologiques et didactiques du dispositif mis en œuvre dans chacune des deux filières et en illustrerai les principaux effets : engagement dans l’écriture-réécriture, prise de conscience et verbalisation des conceptions, compétences et procédures scripturales.
Je conclurai sur des questions d’ordre éthique, didactique et épistémologique que pose un dispositif conçu dans une triple optique de créativité, de réassurance et de réflexivité : Quel intérêt et quels risques à faire analyser, par leurs auteurs, des productions liées à leur intimité de sujet(-écrivant) ? Quelles pistes créatives proposer pour que chacun entre/rentre dans l’écriture ? Comment intégrer et repérer « la part de l’autre » dans les productions individuelles ? Comment préserver l’anonymat des données recueillies, tout en reconnaissant le statut d’auteurs de leurs textes aux scripteurs ? Quels liens entre créativité, littérarité et réflexivité ?”
Barré-De Miniac, C. (2000). Le rapport à l’écriture. Villeneuve-d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion.
Lafont-Terranova, J. (2013). Atelier d’écriture-réécriture et génétique textuelle : le scripteur face à son texte. In V.
Houdart-Mérot & C. Mongenot (dir.), Pratiques d’écriture littéraire à l’université, p. 341-357. Paris : Champion.
Lafont-Terranova, J. & Niwese, M. (2016). Faire écrire pour construire des connaissances : accompagner la
construction d’une posture d’apprenti-chercheur. In S. Plane, C. Bazerman, F. Rondelli, C. Donahue, A.-N.
Applebee, C. Boré, P. Carlino, M. Marquillô, M. Larruy, P. Rogers & D. Russel (coords), Recherches en écriture :
regards pluriels, p. 309-326. Metz : Crem, Université de Lorraine.
Langages, 147 (2002), Processus d’écriture et marques linguistiques. Nouvelles recherches en génétique du
texte, I. Fenoglio & S. Boucheron-Pétillon (coord.). Paris : Larousse.
Reuter, Y. (1996). Enseigner et apprendre à écrire. Paris : ESF.

Participants Laboratoire : Lafont-Terranova Jacqueline