[Séminaire Cultures visuelles] La photographie comme « action directe » : acteurs, opérateurs et iconographies (Londres, 1958-1988)

Date : 14/05/2019
Lieu : Université de Tours - Site Tanneurs - Salle Mame


Pour la dernière séance du séminaire de méthode nous recevrons Taous R. Dahmani (Paris I, Hisca) pour un intervention intitulée « La photographie comme « action directe » : acteurs, opérateurs et iconographies (Londres, 1958-1988 » le 14 mai 2019, salle MAME (entrée libre).

Taous R. Dahmani est doctorante contractuelle en histoire de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Depuis trois ans, elle est chargée de travaux dirigées en histoire de la photographie du XXe siècle. Sa thèse s’intitule: « Here to Stay, Here to Fight! — La photographie comme “action directe” : Étude avec et par la photographie des luttes pour les droits et les libertés des minorités racialisées à Londres entre 1958 et 1988 ». Plus globalement, ses recherches portent sur la représentation photographique des luttes et la lutte pour le droit à la représentation. Elle a récemment publié dans PhotoResearcher un article intitulé « Bharti Parmar’s “True Stories”: Against the grain of Sir Benjamin Stone’s photographic collection » (n°30, Nov. 2018). Un chapitre intitulé « Polareyes : a photography journal as intersectional heterotopia » est à paraître dans l’ouvrage collectif Feminist and Queer Activism in Britain and the United States in the Long 1980s (State University of New York Press, 2019). Elle a co-organisé la conférence « La photographie, avec ou sans capitalisme », un événement qui s’est tenu à l’Institut National d’Histoire de l’Art en décembre 2018 et a co-édité un numéro de la revue Image & Narrative intitulé « Photographie et capitalisme » (vol.19, no.4, 2018). Elle est co-responsable de l’Association de Recherche sur l’Image Photographique (ARIP).

La photographie comme « action directe » : acteurs, opérateurs et iconographies (Londres, 1958-1988)

À la lumière de l’actualité européenne et britannique de ces dernières années où l’on observe le retour de la libre rhétorique contre l’Autre et l’argument de la différence comme problème, l’intervention de Taous R. Dahmani propose d’interroger le rôle et la place de la photographie comme outil de collaboration et/ou de déconstruction des discours sur le racisme et la xénophobie dans la capitale anglaise durant la seconde moitié du XXe siècle. Il s’agira de ré-actualiser l’idée — parfois désuète et souvent dé-politisée — de l’appareil photo comme arme de lutte contre un système politique et visuel raciste. Suivant une logique chronologique, partant des années 1950 pour finir dans les années 1980, cette proposition se fait le témoin d’un glissement ; d’abord un glissement d’identité de la figure de l’opérateur mais aussi d’une évolution de l’utilisation de l’image photographique dans le contexte du « Black London » (Matera, 2015). Cette intervention propose de parcourir un moment invisibilisé de l’histoire de l’Angleterre partant de la représentation des migrants postcoloniaux comme acteurs de leur destin civique et politique ; puis comme sujet d’une large iconographie de la manifestation, de la protestation et de la révolte et enfin comme auteurs de photographies ancrant leurs engagements politiques dans l’image. Cette séance de séminaire propose de considérer les différents degrés de la photographie comme « action directe » face à la situation socio-politique de l’Angleterre (culminant avec les deux gouvernements de Thatcher) d’abord et face aux « politiques de représentation » ensuite.

> Informations