[Journée d’étude] Usage du numérique en pratiques professionnelles : une recomposition des espaces et du temps ?

Date : 21/06/2018
Lieu : Université de Tours - Polytech Aménagement - 35 allée Ferdinand de Lesseps, 37204 Tours - Salle 111 (1e étage)


Qu’il s’agisse des activités de service – le télétravail, la télémédecine, l’administration, le tourisme -, des activités artistiques, intellectuelles ou manuelles au sens large (agriculture, industrie), l’usage croissant du numérique entraine de profondes mutations des temporalités, des espaces et des solidarités du monde contemporain. L’enjeu de cette journée d’études est de saisir plus spécifiquement dans le monde professionnel comment la généralisation de ces outils numériques recompose les espaces et les temporalités, et comment en retour l’usage professionnel qui est fait de ces outils « travaille » nos rapports au numérique. Contrairement à des craintes et des idées reçues assez répandues, le numérique n’entraine pas nécessairement une homogénéisation des pratiques et des représentations comme un usage parfois sans distance de termes le laisse supposer (régularisation, optimisation, aliénation, nouvelle forme de gouvernance, mobilité, régulation…). Loin des concepts de distanciation et de désimbrication formulés par Giddens, il va s’agir durant cette journée d’analyser le numérique non comme une catégorie analytique englobante mais comme un questionnement ethnographique, dans une approche fine et compréhensive de la manière dont les individus se saisissent du numérique dans leur pratique quotidienne professionnelle. De fait, si le numérique et les nouvelles technologies de l’information et de la communication ne sont pas intelligibles sans une analyse des nouvelles formes d’opérativité que Sloterdijk nomme « allotechniques », cela ne doit pas nous amener à négliger les processus opératoires à l’oeuvre à travers les structures de production ou de consommation qui se mettent en place localement pour produire de la diversité. Ainsi l’usage de nouveaux outils (Smartphone, GPS, ordinateur, outils connectés…) doit permettre de comprendre comment localement les acteurs ou les groupes sociaux investissent, selon leurs propres objectifs, à travers les usages, les mots et les représentations, les formes du numérique réalisant par la même leurs propres réimbrications et repositionnements de leur système de pensée et de valeurs. L’analyse de cette thématique se place résolument dans une perspective comparatiste solidement appuyée sur des ethnographies pratiquées à échelles différentes, en milieu urbain ou rural et dans des activités variées du quotidien.

Programme et inscription.