[Cycle de séminaires RÉMÉLICE]

Yasuko Ôno-Descombes université d’Orléans
« Un cas d’une acculturation à la japonaise de la notion de cosmopolitisation »
L’idée de « cosmopolitisation » est forcément celle qui est venue de l’Occident au Japon à l’époque de la modernisation (à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle). Mais, comme on le constate souvent, une fois entrée dans le pays, l’idée a subi un processus de japonisation. Autrement dit, elle a été interprétée à la japonaise (ce que l’on peut appeler une « acculturation » dans le sens de l’anthropologue Louis Dumont), et cela en plusieurs nuances différentes selon les domaines et les interprètes. Mon exposé s’intéressera au cas d’un anarchiste japonais atypique du 20e siècle. A travers son cas, il s’agira d’examiner cette idée de modernisation acculturée à la japonaise.

Geneviève Guetemme université d’Orléans
« Leila Alaoui : entre culture de soi et de l’autre »
Les mouvements de populations et les échanges qui font de plus en plus partie du paysage économique, social et politique contemporain produisent une esthétique des doubles, triples…cultures et multiplie les passages plastiques ou littéraires au-delà des préjugés et des exotismes. Je propose de questionner le concept de « cosmopolitisation » en lien avec un effet de déassujettissement de la culture à l’espace. J’observerai ce phénomène dans le travail photographique de Leila Alaoui, née en 1982 et disparue tragiquement le 15 janvier 2016 au Burkina Faso. Il s’agira de voir comment la série Les Marocains ou l’installation vidéo sur trois écrans Crossing (6min) croise l’appartenance à un lieu à la notion de culture. Je m’attarderai aussi sur la posture d’une femme qui s’appuie sur une identité cosmopolite pour rappeler qu’être tout à la fois française, marocaine, Newyorkaise, photographe génère une fracture et une vulnérabilité induite par une affirmation de soi comme d’un hôte.

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