[Colloque] Les Noblesses transnationales en Europe (XIIIe-XXe siècles)

Date : Du 30/06/2022 au 02/07/2022
Lieu : Université de Tours, site Tanneurs, salle de conférences, BU 5e étage


Colloque international organisé par Albane Cogné (CeTHiS, Tours), Bertrand Goujon (CeRHiC, Reims Champagne-Ardenne), et Eric Hassler (ARCHE, Strasbourg) – avec le soutien de la Fondation d’Arenberg.

L’histoire des élites nobiliaires a longtemps été circonscrite aux cadres territoriaux des États, ne dépassant ceux-ci qu’à l’occasion de phénomènes conjoncturels précis : arrivée de nouvelles dynasties sur des trônes laissés vacants, installation de suites de princesses étrangères, périodes de conflits et conséquences de ceux-ci sur le tracé des frontières aboutissant à redéfinir des loyautés ou à susciter des mobilités. Ce point de vue conduisait à restreindre l’importance du caractère transnational des noblesses, de leurs ancrages multiples et, au-delà, l’idée d’une « internationale » aristocratique. L’influence de l’histoire connectée a été décisive pour aborder à nouveaux frais les mobilités nobiliaires, en sortant du cadre national et en renouvelant les échelles d’approche.

En étudiant les pratiques et les marqueurs de la « transnationalité », cette rencontre a pour objectif de questionner les processus de formation et de persistance de noblesses inscrites dans des espaces pluriels qui se distingueraient des noblesses exclusivement « nationales ». L’inscription transnationale entraîne-t-elle une modification des comportements, des habitudes, des manières de penser ? Il s’agit également d’interroger les enjeux autour de la « transnationalité » qui peut apparaître selon les cas comme un avantage ou un désavantage, comme une opportunité d’ascension ou un choix réalisé par défaut, lorsqu’un individu ne réussit pas à atteindre les positions recherchées au niveau régional ou « national ». S’agit-il d’un choix porteur d’une dimension stratégique ou d’une réalité imposée par les circonstances et subie ? Comment cette situation est-elle vécue par les individus ? Comment est-elle utilisée en mobilisant, selon la nécessité, une appartenance plutôt qu’une autre ?

Le choix de la longue durée doit par ailleurs permettre d’envisager comment l’éclatement confessionnel de l’Europe chrétienne, les évolutions différenciées des formes étatiques, des statuts nobiliaires et du concept de nation ont influé sur la dimension transnationale des familles nobles.

> Informations et programme