[Colloque international] Les miroirs de la pourpre. Les écrits relatifs à l’ethos et aux devoirs des cardinaux (XIe-XXe siècle)

Date : Du 23/05/2024 au 24/05/2024
Lieu : Rome (École française de Rome)


Le colloque se tiendra à l’École française de Rome, les jeudi 23 et vendredi 24 mai 2024. Il est financé par l’École française de Rome, l’Université de Tours, le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, le Comité pontifical des sciences historiques et le laboratoire Droit & Sociétés Religieuses (Université Paris-Saclay).

L’Église s’interroge, au moins depuis le XIe siècle, sur l’ethos et les devoirs des membres du Sacré Collège et, plus profondément, sur la nature du pouvoir cardinalice. De nombreux écrits tentent d’apporter un éclairage sur ces questions. Le genre qui semble le plus correspondre à cet emploi est sans doute celui de la trattatistica qui se développe, pour le cardinal comme pour d’autres figures, à la Renaissance. Néanmoins, il peut également être rapproché de la tradition médiévale des miroirs aux princes. Ces traités tentent d’établir un vade-mecum du bon cardinal. Le plus connu d’entre eux est le De cardinalatu de Paolo Cortesi, édité en 1510, et qui a souvent été mis en parallèle avec Le livre du courtisan de Baldassare Castiglione. De nombreuses études ont été consacrées à ce traité, bien que sa diffusion et ses effets aient été modestes. Cette focalisation a parfois conduit les historiens à délaisser les autres traités dédiés aux porteurs de la barrette et à sous-estimer la typologie très variée des documents ayant trait à ces questions. Outre les traités, des dialogues, des ouvrages d’histoire, de la correspondance, des articles de presse, des biographies à caractère plus ou moins hagiographiques, des oraisons funèbres et bien d’autres types de sources s’interrogent sur l’ethos des cardinaux. À côté de ces textes nombreux et divers, il en existe d’autres qui, au contraire, remettent en cause de manière plus ou moins virulente le cardinalat. Ces écrits se développent particulièrement dans des périodes de crises ou de remises en question de l’Église et dessinent, en creux, des contre-modèles à la pourpre. Aborder les cardinaux et le cardinalat à partir des réflexions normatives sur la nature de leur dignité et leur déontologie présente l’intérêt de participer au renouvellement historiographique en cours sur ces acteurs majeurs, en déplaçant la focale sur un aspect méconnu de leur histoire.

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