Enjeux environnementaux et souci de la nature, de la Rome ancienne à la Renaissance

  • Auteures : Ida Gilda MASTROROSA et Élisabeth GAVOILLE (dir.)
  • Éditeur : Ausonius Editions, coll. “Scripta Receptoria”
  • Laboratoire : ICD
  • Date de publication : Février 2023

Dans le sillage des travaux fondateurs de Paolo Fedeli (La natura violata. Ecologia e mondo romano, 1990) s’est constitué le réseau de recherche franco-italien ERA (Ecologia Roma Antica), pour explorer les rapports entre humain et nature dans l’Antiquité romaine romaine, ainsi que leur héritage dans la modernité. Le présent ouvrage, issu d’un premier colloque à Florence (octobre 2019), inaugure cette série d’études en réunissant les contributions de quatorze chercheurs français et italiens. La première partie traite de certains animaux, pourchassés pour les divertissements spectaculaires (uenationes) et l’exhibition de la magnificence (luxuria). La deuxième envisage les sols et la végétation : dénonciations du déboisement, imaginaire de la forêt associée à la nature sauvage et à l’espace barbare, reconfigurations de son exploitation et de ses représentations au Moyen Âge, art des jardins portant à la Renaissance la marque profonde de la tradition romaine. La troisième section est consacrée aux eaux : traitement juridique de l’occupation des rivages, modèle religieux de la gestion du Tibre, idéologie de la paix imprégnant chez Ausone la description de la Moselle. La dernière partie présente diverses conceptions de la nature : chez Tite-Live, Lucrèce et Ovide, Sénèque et Lucain, enfin l’héritage antique chez Politien et Pontano, jusqu’à Giordano Bruno. Sont ainsi soulignés le rôle de la guerre et des conquêtes romaines, l’instrumentalisation des ressources naturelles et du vivant et les atteintes faites à l’environnement, mais aussi l’émergence d’un souci de la nature et d’une “réflexivité environnementale”, où le respect de la terre se nourrit de motifs religieux et de considérations morales : l’image d’une nature généreuse, capable d’absorber l’activité humaine et de se régénérer, coexiste avec la hantise d’une dégradation par rapport à un monde primitif idéalisé et avec l’inquiétude sur les forces destructrices de la cupidité humaine ou de la nature elle-même.

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