La France des marges

Auteur : Frédérique Barnier, Anne Labit, Geneviève Pierre, Bertrand Sajaloli
Éditeur : Colin-Dunod
Date de publication : septembre 2016
Laboratoire : CEDETE – EA 1210
 

Être en marge, avoir de la marge, prendre une marge… la sémantique des marges reflète d’emblée l’ambivalence du terme : liberté, bénéfice, possibilité d’un côté, éloignement des forces vives, voire relégation de l’autre. Appliqué à l’espace français, le terme conduit à décentrer le regard porté sur le territoire national et à penser une France des angles morts et des interstices, une France des minorités, moins intégrée et moins accessible, moins visible et peu connue. Une France insaisissable aussi, la notion de marge étant toujours relative tant sur le plan spatial que socioculturel et posant donc vivement des questions d’échelle, de regard, de méthode et de définition.
La première partie de cette France des marges est ainsi consacrée aux processus de marginalisation en distinguant ce qui est lié à l’espace (éloignement, enclavement…) et ce qui s’apparente à l’exclusion culturelle et sociale (populations démunies, migrants, communautés alternatives…).
La deuxième partie réfléchit aux formes que les marges revêtent aujourd’hui, en différenciant la marginalité et ses degrés dans les territoires ruraux, urbains ou péri-urbains. Les marges présentent en effet des réalités contrastées : isolement, pauvreté, exclusion et dénuement jouxtant innovation sociale ou revendication de vivre autrement.
Enfin, la trajectoire des marges, leur instabilité, voire leur réversibilité, interrogent les politiques publiques et mobilisent plusieurs champs de la connaissance géographique : politique, sociale, économique, culturelle, environnementale, rurale et urbaine.