Auteur/autrice : valerie.previtali

  • Mosaïque du récit de guerre

    Mosaïque du récit de guerre

    L’histoire ne serait qu’une succession de sanguinaires folies guerrières. S’il est différentes manières de rendre compte du fait ou de le déplorer, depuis une trentaine d’années, les sciences sociales, les historiens, ont ramené la guerre au premier plan des préoccupations scientifiques, provoquant un renouvellement du questionnement sur l’activité guerrière, des réalités des combats à leurs représentations. Dans la même perspective, pour débusquer les rationalités de la guerre, ce volume reprend des expériences militaires, des « témoins », des récits de guerre, des batailles. Ils ont été enrôlés pour les besoins de la cause. L’entreprise fait partie du renouvellement de l’histoire des guerres. Un constat préliminaire s’impose : il n’existe pas de discours de la méthode spécifique aux thèmes militaires. Le seul recours, la fabrication empirique considérée comme intrinsèque au métier d’historien, peut le cas échéant ouvrir sur d’autres disciplines comme l’économie ou l’anthropologie. Dans ce volume, le point de départ est la notion de « récit de guerre », croisée avec des interrogations sur « l’événement » guerrier, sur « l’histoire-batailles », sur le « guerrier », sur le volontariat militaire, sur la nature du combat, sur la mémoire des guerres. L’axe de recherche suivi reste l’articulation des faits militaires et d’une histoire englobante qu’on définira, faute de mieux, comme « culturelle ». Une histoire où on s’attache à revisiter les lieux communs du récit de guerre, le questionnement du témoignage de guerre et, par voie de conséquence, la fabrication de l’histoire militaire.

    Un des buts de ce livre est de reprendre la question du « récit de guerre » comme élément structurant du récit des historiens.

  • La révolution de l’écrit. Effets esthétiques et culturels

    La révolution de l’écrit. Effets esthétiques et culturels

    À l’heure où le numérique fournit un nouveau support technique qui bouleverse notre façon de rédiger les textes et de penser, les chercheurs réunis à l’occasion des deux journées d’étude du 1er au 2 décembre 2020 ont souhaité s’interroger sur les conséquences radicales des révolutions déclenchées par la mise par écrit des témoignages, récits et des apologues transmis par la tradition orale et réfléchir aux effets esthétiques et culturels associés à la matérialité du texte (chapitre, manuscrit, poutre peinte, livre imprimé…).

    À la suite des travaux de J Goody et E. Havelock, le livre explore les bouleversements suscités par l’écriture et les effets majeurs qu’ils ont eus sur les modes de pensée. Dans un esprit de pluridisciplinarité, les quatorze chercheurs, réunis dans le cadre du groupe Plantin au Centre d’Études supérieures de la Renaissance de Tours et de la Fédération des Études supérieures sur le Moyen Âge et la Renaissance, conduisent cette exploration en croisant les approches entre Antiquisants, médiévistes, spécialistes de la Renaissance, musicologues et historiens de l’art.

    Divisé en quatre chapitres, le livre aborde les questions suivantes : culture orale et écrite sont-elles complémentaires ou exclusives l’une de l’autre ? À quel type d’altérations et de manipulations se prête le discours écrit ? En quoi la mise par écrit a-t-elle permis l’émergence de nouvelles expressions littéraires et musicales ? Quels sont les effets esthétiques et culturels induits par la matérialité du support ?

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  • A l’invisible nulle n’est tenue. Questions de genre et place des femmes dans le jazz

    A l’invisible nulle n’est tenue. Questions de genre et place des femmes dans le jazz

    • Auteurs: Vincent Cotro, Pierre Farjeton (dir.)
    • Éditeur : PufR
    • Laboratoire : ICD
    • Date de publication :  juin 2023
     

    Éclipsées ou sous-représentées, les femmes occupent toujours une place minoritaire dans le milieu du jazz. Dans son histoire, dans ses récits, dans son actualité, cette musique n’échappe pas aux nombreux stéréotypes alimentant les représentations sexuées et genrées au préjudice de la condition féminine. À l’invisible nulle n’est tenue, c’est ce que fait valoir cet ouvrage qui s’interroge sur les mécanismes de l’invisibilisation des femmes (dans la société mais aussi dans les discours), qui revisibilise des figures oubliées (dans le champ de la critique ou de la radio, notamment), qui donne la parole à des actrices et acteurs du jazz d’aujourd’hui, et rend pour la première fois accessibles en français des textes phares de la littérature sur les questions de genre dans le jazz.

    Conjuguant approches musicienne, musicologique, historienne, philosophique, sociologique, et expériences de personnalités du terrain, cet ouvrage explore une grande diversité de contextes historiques et de territoires géographiques, s’attachant aussi bien aux discours, pratiques et politiques du genre qu’à la question des images et des représentations – à quoi s’ajoutent quelques cas d’étude emblématiques. Ce livre donne ainsi à entendre la polyphonie des sujets et ne dissimule pas la pluralité des approches, afin d’enrichir une réflexion plus que jamais nécessaire sur des questions encore sous-représentées dans la musicologie du jazz.

    Lien sur le site d’ICD

  • L’ordonnancement du monde. Revisiter l’ethnoscience

    L’ordonnancement du monde. Revisiter l’ethnoscience

    Depuis l’article pionnier de 1903 « De quelques formes primitives de classification » rédigé par Marcel Mauss et Émile Durkheim, nombreuses sont les recherches qui ont contribué à l’enrichissement de l’ethnoscience et aux orientations théoriques et méthodologiques qu’elle a prises au cours du XXe siècle. Par-delà les inventaires taxinomiques des débuts de l’ethnoscience, les recherches autour de la façon dont l’homme classe ont mené peu à peu à croiser d’autres disciplines comme la psychologie et l’éthologie animale, ou encore les sciences du langage et la biologie.

    Proposant une réflexion sur les catégories, les taxonomies, l’histoire des institutions, les savoirs et l’écologie politique, ce livre dresse un état de l’art de l’ethnoscience en Europe en regard des travaux pionniers français de Mauss, Barrau, Haudricourt ou Friedberg, mais aussi des travaux issus de la tradition américaine. De la Bretagne à la Polynésie en passant par l’Indonésie ou encore le Canada, ce livre replace les catégories au cœur de l’anthropologie, et montre que les catégories ne sont pas préconstruites ou imposées aux êtres humains au sein d’une société : elles sont avant tout issues de l’expérience que nous avons de la vie et du monde qui nous entoure.

     

    Lien sur le site de l’éditeur

  • Lost in Renaissance – Sept essais d’histoire du livre

    Lost in Renaissance – Sept essais d’histoire du livre

     

    La thématique au cœur de ce volume Lost in Renaissance se propose d’explorer cette période en renversant le paradigme qui la définit. En effet, si la communauté scientifique s’accorde pour caractériser la Renaissance comme le temps de la redécouverte et de la résurrection de l’Antiquité, rares sont les études à privilégier une approche reposant sur le prisme de la disparition. Les contributions réunies ici ambitionnent de dépasser la simple énumération des différents points de ruptures avec les temps précédents pour se concentrer sur les pertes, voire les mutations, subies par le patrimoine intellectuel, littéraire, artistique et matériel en Europe au cours des XVe-XVIIe siècles à la suite des grands bouleversements religieux, politiques, culturels et techniques qui secouèrent ce territoire. Le dénominateur commun de cette monographie est le livre, envisagé dans sa matérialité ou pour son contenu comme témoin, victime ou vecteur des bouleversements de son écosystème à la Renaissance.

    Renaud Adam est un historien du livre de la première Modernité. Il occupe le poste de responsable de la cellule de numérisation de l’ULiège Library de l’Université de Liège. Ses ouvrages et ses articles portent principalement sur l’histoire du livre dans les Pays- Bas méridionaux du XVe au XVIIe siècle et sur des questions de censure.

    Chiara Lastraioli est professeur d’études italiennes au CESR (UMR 7323 du CNRS) et à l’université de Tours. Ses intérêts scientifiques portent sur la diffusion du livre en italien à l’Ancien Régime, sur la propagande religieuse et sur la littérature italienne satirique et burlesque.

  • La fabrique de l’égalité LGBTQ+ aux États-Unis

    La fabrique de l’égalité LGBTQ+ aux États-Unis

     

    Anthony Castet est maître de conférences et enseigne la civilisation nord-américaine à l’Université de Tours. Docteur en études nord-américaines (2016), il est spécialiste des questions historiques, politiques et juridiques liées aux identités LGBTQ+.

    Le rôle de la Cour suprême dans les méandres des contre-pouvoirs institutionnels et du jeu politique étatsunien est méconnu mais fondamental. Par exemple, l’arsenal jurisprudentiel mis en place par l’intermédiaire du juge pivot Anthony Kennedy, a permis de sanctuariser l’égalité des droits des citoyens américains LGBTQ+ en reconnaissant le droit fondamental au mariage pour les couples de même sexe en 2015. De 1996 à 2015, Kennedy s’est méticuleusement attaché à donner de l’épaisseur à la clause d’égale protection du 14e Amendement, érigée en véritable rempart contre la discrimination d’une « classe suspecte », tout en réaffirmant le principe de neutralité qui doit s’appliquer à toute autorité publique désireuse de délimiter les contours de la « liberté religieuse ».

    En étudiant les zones de convergence et de tension qui ont façonné les grands arrêts des droits des Américains LGBTQ+, ce livre éclaire sur les ressorts idéologiques, théoriques et interprétatifs qui ne cessent de fracturer les juges de la Cour suprême. En outre, il a pour objectif de réaffirmer que la citoyenneté des Américains LGBTQ+ peut dépasser toutes considérations politiques partisanes et ouvrir une troisième voie, celle du compromis et de la réparation morale et juridique.

    Pratique et étayé de témoignages et de récits authentiques des acteurs du mouvements LGBTQ+ et des familles homoparentales, ce livre permet de mieux cerner les enjeux qui sous-tendent les guerres culturelles ravivées par la présidence de Donald Trump.

  • Vermicelles et coquillettes : Histoire d’une industrie alimentaire

    Vermicelles et coquillettes : Histoire d’une industrie alimentaire

    Et si tout en étant un must des cantines, des étudiants, des jeunes parents et des nostalgiques du voyage en Italie, les pâtes alimentaires étaient aussi un produit phare de l’histoire de notre culture alimentaire et de notre industrie agroalimentaire ?

    Attestée à Paris dès le milieu du XVIIIe siècle, la production, à des fins commerciales, de vermicelles et autres petites pâtes répond à des préconisations culinaires, diététiques voire gourmandes. Elle contribue d’ailleurs à la renommée de ce nouveau lieu qu’est le restaurant. C’est une des plus anciennes de nos industries alimentaires et son histoire reflète l’essentiel des transformations de cet ensemble d’activités. Au XIXe siècle, elle bénéficie de l’industrialisation du travail des grains et de l’affirmation des grands ports, dont Marseille, dans leur commerce. Elle est le lieu de l’invention de stratégies de marques et doit composer avec celles des acteurs de la distribution. Elle fait également l’objet d’une préoccupation publique pour une alimentation populaire qui promeut ses débouchés au prix d’une surveillance de ses tarifs. Après 1945, une longue phase de concentration industrielle place enfin une toute jeune entreprise, Panzani, au premier plan du marché et au cœur de la dynamique du groupe Danone.

    Cette histoire nous invite à mieux saisir la diversité des acteurs et des dynamiques, culturelles et sociales, économiques et politiques, managériales et techniques, qui ont forgé une des branches de la première de nos industries.

     

  • La Muse légère – Approches de la poésie élégiaque et anacréontique des Lumières

    La Muse légère – Approches de la poésie élégiaque et anacréontique des Lumières

    En se tenant délibérément à l’écart des grands genres poétiques, la poésie légère du xviiie siècle a contribué à redéfinir l’idée de poésie, tout en diffusant sans y paraître un hédonisme militant. Son étude peut nous permettre de mieux comprendre ce que fut le lyrisme avant le romantisme.

     

  • Voyage en Bosnie dans les années 1807 et 1808 (édition critique et annotée par Massimo SCANDOLA)

    Voyage en Bosnie dans les années 1807 et 1808 (édition critique et annotée par Massimo SCANDOLA)

    • Auteur : Amédée Chaumette des Fossés
    • Éditeur : Edition KIME
    • Laboratoire : ICD
    • Date de publication :  mai 2023

    L’édition critique du Voyage en Bosnie dans les années 1807 et 1808, publié en 1822 à Paris par Amédée Chaumette des Faussés (1782-1841), secrétaire du consulat de France à Travnik en Bosnie (1807-1808), a été réalisée dans le cadre du Programme de recherche Proteus, qui naît d’une collaboration en oeuvre depuis 2017 entre l’équipe de recherche ICD-Université de Tours et le Département de Langues et littératures romanes de l’Université de Ljubljana.

    Ce texte, trop rarement cité dans les notices bibliographiques sur les Balkans, a suscité un grand intérêt au XIXe siècle, où il a inspiré La guzla (1827) de Prosper Mérimée. Un siècle plus tard, l’image d’Amédée Chaumette des Faussés s’est figée dans notre imaginaire romanesque, telle que l’a évoquée le prix Nobel Ivo Andric dans son roman, la Chronique de Travnik (1945). Le diplomate alors âgé de 24 ans, assis à son bureau à côté de ses bougies, feuilletant ses papiers, se profile comme un jeune homme bavard, chargé de renseigner ses supérieurs sur le commerce dans les bourgades de Bosnie.

    La réécriture romanesque d’Andric instaure un clivage entre le personnage littéraire et le jeune chancelier du consulat de France à Travnik, dont le Voyage en Bosnie révèle le savoir-faire administratif, la connaissance de la géographie politique, de l’histoire militaire, comme les peurs et les fantasmes : ceux-là mêmes qui peuplaient l’imaginaire des diplomates en poste aux confins de l’ “Europe civilisée” pendant les guerres napoléoniennes. Nous essayerons de dévoiler aussi bien les procédés argumentatifs auxquels Chaumette a recours dans le Voyage en Bosnie que ses repères intellectuels ancrés dans la pensée des Lumières. Dans la lignée des travaux d’Alberto Fortis, auteur du Viaggio in Dalmazia (1772), ce texte témoigne d’un intérêt ouvert sur l’étude de la culture, de la langue, des moeurs de peuples qui ont habité les régions entre l’Adriatique et les Balkans au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. L’identification des sources exploitées par le jeune secrétaire du consulat de Travnik permet de suivre un itinéraire au sein des idées promues par l’Encyclopédie, notamment la diffusion dans les Balkans de la littérature géographique, des statistiques et des traités des Lumières françaises et vénitiennes.

  • Two French Tragedies of Saint Genest

    Two French Tragedies of Saint Genest

     

    That these two hagiographic plays were virtually contemporary—both created in or around the same year (1644)—bears witness to the attraction of their common subject. The legend of the actor-saint and martyr Genest (Lat. Genesius), which Lope de Vega had previously dramatised in Lo fingido verdadera (pub. 1620), was taking on increased importance in the context of a defence on the Parisian dramatic scene of théâtre dévot and theatre generally.

    The relation between the two French plays, which were produced by rival troupes (at the Hôtel de Bourgogne and L’Illustre Théâtre), raises provocative—and productive—questions, beginning with their uncertain chronological order. That Rotrou was responding to the work of Desfontaines may (or may not) be reflected in the claim in his title to be presenting the “veritable” (“véritable”) Saint Genest. In any case, his play more thoroughly exploits the metadramatic potential inherent in the legend, according to which Genest was converted by divine intervention during a performance—an episode developed by Rotrou so as to comment profoundly, from a Christian point of view, on the relation between true and false identities. The venerable notion of theatrum mundi is deployed with subtle yet forceful irony. But while Desfontaines’s treatment is more straightforward, it is by no means without powerful dramatic moments, linked especially with the evolution of romantic love between Genest and the actress Pamphilie into a shared spiritual commitment and double martyrdom that shake the confidence, even the pagan faith, of their Roman persecutor.

    All in all, as the Introduction attempts to demonstrate, these two treatments of the legend of Genest, precisely by virtue of their contrasting approaches, are richly complementary as dramatic texts, as well as revealing with regard to a significant, but often neglected, strain of mid-century French tragedy.

     

    Richard Hillman (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance, Université de Tours/CNRS), Professor Emeritus, is a specialist in early modern English drama with a special interest in English and French theatrical connections.