Vermicelles et coquillettes : Histoire d’une industrie alimentaire

Et si tout en étant un must des cantines, des étudiants, des jeunes parents et des nostalgiques du voyage en Italie, les pâtes alimentaires étaient aussi un produit phare de l’histoire de notre culture alimentaire et de notre industrie agroalimentaire ?

Attestée à Paris dès le milieu du XVIIIe siècle, la production, à des fins commerciales, de vermicelles et autres petites pâtes répond à des préconisations culinaires, diététiques voire gourmandes. Elle contribue d’ailleurs à la renommée de ce nouveau lieu qu’est le restaurant. C’est une des plus anciennes de nos industries alimentaires et son histoire reflète l’essentiel des transformations de cet ensemble d’activités. Au XIXe siècle, elle bénéficie de l’industrialisation du travail des grains et de l’affirmation des grands ports, dont Marseille, dans leur commerce. Elle est le lieu de l’invention de stratégies de marques et doit composer avec celles des acteurs de la distribution. Elle fait également l’objet d’une préoccupation publique pour une alimentation populaire qui promeut ses débouchés au prix d’une surveillance de ses tarifs. Après 1945, une longue phase de concentration industrielle place enfin une toute jeune entreprise, Panzani, au premier plan du marché et au cœur de la dynamique du groupe Danone.

Cette histoire nous invite à mieux saisir la diversité des acteurs et des dynamiques, culturelles et sociales, économiques et politiques, managériales et techniques, qui ont forgé une des branches de la première de nos industries.