[Table ronde] Carte Blanche du CeTHiS aux 20e Rendez-vous de l’histoire de Blois

Date : 07/10/2017
Lieu : Blois / Préfecture / Petit salon / de 14h30 à 16h


Table-ronde organisée par Pierre-Olivier Hochard, avec Maryse Blet-Lemarquand (IRAMAT CNRS UMR 5060), Catherine Grandjean (CeTHiS, université de Tours), Sylvia Nieto-Pelletier (IRAMAT CNRS UMR 5060), Julien Olivier (Médailles et Antiques, Bnf) et Arnaud Suspène (université d’Orléans)

On date communément l’invention de la monnaie du VIIe siècle avant n. è, en Asie Mineure. Encore parle-t-on dans ce cas de la monnaie frappée. Si l’on considère l’invention comme la faculté de « créer le premier, en faisant preuve d’ingéniosité, ce qui n’existait pas encore et dont personne n’avait eu l’idée » (Larousse, 2017), ne devrait-on pas parler de l’invention des monnaies (qu’on ne saurait confondre avec les devises) ? Dans ce cas, quand et à qui attribuer cette invention ? Invention ne signifie pas non plus innovation, à savoir l’« introduction de quelque chose de nouveau dans un domaine particulier » (Larousse, 2017). Les sociétés antiques restent largement non monétaires, et les rythmes d’introduction de la monnaie frappée différent d’un point à l’autre de la Méditerranée de l’époque. Il en va de même pour les autres types de monnaies : l’utilisation du bronze dans le monde grec du Ve siècle pour produire de la monnaie frappée est à l’origine (invention ? innovation ?) de la monnaie fiduciaire, qui fit son introduction de manière décalée dans les autres espaces méditerranéens antiques.

Les conditions d’invention et d’innovation de la monnaie métallique, fiduciaire ou non, se trouvent précisément au cœur de plusieurs projets de recherches portés par des acteurs scientifiques majeurs de la région Centre-Val de Loire : le projet AVREVS sur la naissance du monnayage d’or romain (porté par Arnaud Suspène – Université d’Orléans), le projet KOINON sur l’apport des données monétaires à la compréhension des structures fédérales de Grèce à l’époque hellénistique (porté par Catherine Grandjean – Université François-Rabelais de Tours) et le projet ATMOCE sur le fonctionnement de l’atelier monétaire de Cenabum à la Tène III (porté Sylvia Nieto-Pelletier – IRAMAT, CNRS-université d’Orléans). Cherchant à comprendre certains mécanismes antiques d’invention et d’innovation monétaires, ces différents projets ligériens font appel, pour être menés à bien, aux innovations techniques les plus modernes : hautement pluridisciplinaires et impliquant de grandes institutions comme le département des Monnaies, médailles et antiques de la BnF ou différents Cabinets numismatiques allemands, ces trois projets recourent tous aux méthodes d’analyses aux méthodes d’analyses les plus poussées pour connaître la composition métallique des monnaies étudiées.

Cette table ronde propose donc d’éclairer, autour d’un plateau représentatif de cette interdisciplinarité (historiens, numismates, archéomètre, conservateur) et de cette pluralité d’aires géographiques (mondes celtique, grec et romain antiques), différents cas d’inventions monétaires à la lumière des innovations techniques actuelles.