[Atelier de travail] Projet AUREUS

Date : 13/12/2017
Lieu : Tours, site Tanneurs / salle de conférences, 5e BU / 9h – 17h


Organisé par les laboratoires membres du projet : IRAMAT – Centre Ernest-Babelon (Université d’Orléans-CNRS) ; Bibliothèque nationale de France (département des Monnaies, médailles et antiques) ; EA CeTHiS (Université François-Rabelais-Tours) ; EA POLEN (Université d’Orléans).
 
Atelier de travail du projet APR AUREUS : présentation et discussion des résultats des recherches pluridisciplinaires sur l’évolution de la monnaie d’or dans le bassin méditerranéen (IVe siècle av. J.-C. – Ier siècle ap. J.-C.).  L’atelier permettra aux chercheurs membres des partenaires du projet  – IRAMAT – Centre Ernest-Babelon (Université d’Orléans-CNRS) ; Bibliothèque nationale de France (département des Monnaies, médailles et antiques) ; EA CeTHiS (Université François-Rabelais-Tours) ; EA POLEN (Université d’Orléans) – d’exposer et de confronter les premiers résultats de leurs analyses des monnaies d’or grecques, romaines, celtes, puniques, et les interprétations qu’ils en donnent.

Pour consulter le programme de l’atelier : Affiche JE AUREUS 2017

Présentation du projet  (voir aussi le site de l’IRAMAT et du CeTHiS)

Le projet AUREUS vise à comprendre la mise en place du premier monnayage d’or de l’Europe occidentale : le monnayage d’or romain, aboutissement d’une longue tradition. Le projet repose sur l’analyse de près de 1100 monnaies d’or et de 15 bijoux des collections patrimoniales françaises grâce à des méthodes physico-chimiques développées en Région Centre Val-de-Loire. Les données produites seront interprétées par des historiens et des numismates en collaboration avec les spécialistes des analyses physico-chimiques.

AUREUS a pour objectif d’étudier et d’interpréter le déplacement des stocks d’or disponibles en Méditerranée occidentale entre le IVe s. av. J.-C. et le Ier s. ap. J.-C. dans le cadre de l’apparition d’un nouveau pouvoir hégémonique à l’échelle européenne : la république romaine, qui devient progressivement un véritable Empire pendant cette période. L’étude du déplacement des stocks de métal or repose sur l’analyse physico-chimique des principaux monnayages d’or de la zone (Afrique, Grèce, Italie, Monde celtique, Espagne). La comparaison des résultats obtenus apportera des informations capitales sur le contrôle des stocks d’or. Des problématiques essentielles pourront alors être réévaluées à la lumière de données inédites : le rôle de la guerre dans les transferts d’or entre les cités grecques et l’Afrique (notamment Carthage) d’une part, le monde celte et romain et la péninsule ibérique d’autre part ; les rapports de pouvoir entre ces différentes régions ; les influences culturelles ; l’intégration économique.

Les résultats attendus permettront une véritable cartographie de l’or antique, faisant apparaître les flux et les circuits d’échanges qu’ils soient pacifiques ou liés à la guerre. Le rôle historique de l’or monnayé est déjà sensible dans les grandes césures chronologiques du monnayage d’or et d’électrum. Les guerres des années 320-270, les guerres puniques, la période de la guerre des Gaules et des guerres civiles romaines, le principat d’Auguste, le règne de Néron et l’année des quatre empereurs marquent autant de tournants dans la production qu’il faudra vérifier par les analyses. L’on pourra alors déterminer si les influences stylistiques sensibles entre ces différents monnayages ont ou non un lien avec les approvisionnements en métal. Les échanges commerciaux, très peu évoqués par les textes, pourront aussi être révélés. La caractérisation des stocks d’or, enfin, permettra de mieux comprendre le glissement de la production du sud vers le nord, en lien avec le déclin de la puissance de Carthage et de Syracuse, le développement du mercenariat puis l’expansion de l’empire romain. Une des structures fondamentales des sociétés antiques, le monnayage d’or, dont l’évolution constitue un phénomène géopolitique majeur, sera alors connue jusqu’à la fin de la période julio-claudienne.

L’interdisciplinarité est au cœur de la démarche méthodologique employée pour le projet. L’interprétation des données inédites doit servir à  une  contextualisation des monnayages et des usages de l’or. C’est dans cet objectif que l’équipe réunit des spécialistes de divers champs disciplinaires : spécialistes d’archéométrie, des physiciens et des chimistes, des numismates, des historiens et des littéraires, des universitaires, des personnels du CNRS, et des conservateurs. Cette approche pluridisciplinaire permettra d’établir l’évolution des monnayages d’or dans la partie occidentale du bassin méditerranéen entre la fin du IVe siècle av. J.-C. et le Ier siècle ap. J.-C. et de fournir des informations décisives sur l’approvisionnement en métal or ; sur le degré d’intégration des différents espaces concernés ; sur les usages économiques, politiques, militaires et sociaux de l’or dans l’Antiquité. Il permettra de réaliser une étude d’histoire politique, économique et monétaire de l’espace ouest-méditerranéen à partir du cas spécifique du monnayage d’or.